Île de Tatihou à Saint-Vaast-la-Hougue (50)

Édifices classés Monuments Historiques (2008)

Île occupée depuis le Paléolithique, marquée plus tard par la présence Viking aux IX ^ème et Xème ^ème siècles, dont les terres agricoles seront exploitées durant le Moyen-âge, les fortifications militaires ne voient le jour qu’au XVII^èmesiècle sous l’impulsion de Benjamin de Combes, ingénieur de Vauban. Quelques années plus tard, Tatihou sera choisie pour la construction d’un lazaret, destiné à maintenir en quarantaine les navires de commerce. Au XIX^ème siècle ce bâtiment deviendra le laboratoire maritime d’un Muséum d’histoire naturelle. Jouxtant la tour Vauban, c’est également à cette période que voit le jour la caserne n°7, destinée au logement des troupes. Elle restera en activité jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. À partir de 1926 un Aérium est implanté dans les anciens locaux du laboratoire, et la caserne n°7 est utilisée comme logements. Fortement endommagés par les bombardements de juin 1944 et dans un état de délabrement avancé, il a fallu attendre les années 1990 pour leur réhabilitation. Inexploités et en quasi abandon, les bâtiments de Tatihou ne seront pas épargnés par le pillage et la dégradation.

Débutée en 2018, la restauration du lazaret et de la caserne n°7, a essentiellement ciblé le clos-couvert et l’aménagement en lieu d’accueil de la maison des douaniers. Au regard des éléments anciens encore subsistants, les menuiseries et les sols ont pu majoritairement être conservés. Dans sa fonction réceptive, les abords ont aussi été considérés afin de créer des cheminements adaptés tout public. Pour la caserne n°7, les travaux de couvertures, façades, et menuiseries ont permis de retrouver un état proche de celui avant les bombardements de 1944. Le programme d’intervention a également concerné d’autres espaces non classés au cœur de l’ancien lazaret, l’atelier de ferronnerie et de serrurerie, aménagés en salles pédagogiques ; fruit d’une reconstruction suite à un sinistre incendie.

L’opération de restauration s’est poursuivie avec une mission sur les murs de garantie et des digues, dont la construction reflète celles de l’île. En 2025, nous avons également démarré la réalisation du diagnostic de la Tour Vauban, jumelle de celle de La Hougue, faisant toutes deux parties du Réseau des sites majeurs Vauban, fortifications reconnues sur la liste du patrimoine mondial Unesco.